Image par Marilyn Cada de Pixabay
Les métadonnées des publications scientifiques sont devenues un outil clé pour analyser l’évolution de la recherche et les collaborations internationales à l’ÉTS. Cet intérêt croissant pour des données nous renseignant sur les différents liens de l’établissement avec l’extérieur n’est pas étranger aux efforts d'internationalisation de l’école qui s’intensifient. Le Service d’analyse de la production scientifique de la bibliothèque de l’ÉTS est de plus en plus sollicité pour fournir, à différentes instances de l’École, ce type de données puisées à même différentes bases de données bibliographiques. Extraire les métadonnées des publications est une chose, mais pour en tirer des renseignements stratégiques, plusieurs étapes de traitement sont nécessaires.
Expertise recherchée : Automatisation
Comment extraire, traiter, corriger, organiser, diffuser et livrer ces renseignements dans un format intelligible en respectant des délais toujours plus courts? Pour répondre à ce défi, la Bibliothèque a pu compter sur l’aide d’un expert local et d’une apprentie ingénieure… venue de l’international!
Notre expert local c’est le professeur Lokman Sboui, du département de génie des systèmes, qui a proposé d’encadrer un ou une stagiaire en automatisation. Suite à une première expérience très concluante à l’été 2023, où la bibliothèque a accueilli l’apprenti ingénieur Benjamin Lepourtois, qui a relevé le défi d’automatiser une partie de la production des fiches bibliométriques, le professeur Sboui a récidivé en proposant un second stage à réaliser avec l’équipe de la bibliothèque. Ainsi, nous avons accueilli durant l’été l’apprentie ingénieure Adji Touré, qui étudie actuellement les systèmes embarqués communicants à l’École Centrale de Nantes. Cette fois-ci, le stage proposé visait à automatiser une partie de la production des rapports de collaboration entre l’ÉTS et d’autres entités, que ce soit des chercheurs, des groupes de chercheurs, des établissements, ou même des pays. Ce stage constitue donc la seconde phase du projet AutoBib initié par Benjamin Lepourtois.
Adji Touré (en haut), Lokman Sboui (en bas à gauche) et Benjamin Lepourtois (en bas à droite), les trois ingénieurs derrière l’outil AutoBib+.
Défis, obstacles et principales réalisations
Le rôle d’Adji consistait à développer et à optimiser les outils nécessaires à l’automatisation des rapports de collaboration. Pour ce faire, elle a créé et amélioré des scripts en Python et VBA, qu’elle a réussi à intégrer dans une interface graphique développée en QT. Avec ce nouvel outil, le travail d’identification, d'extraction et de présentation des données bibliométriques dans un rapport de collaboration standard (collaboration de ÉTS avec un pays) est facilité et le temps d’exécution du livrable est en moyenne réduit de 80%. Cette réalisation doit non seulement permettre de diminuer les délais de production des rapports bibliométriques, mais va aussi aider la bibliothèque à répondre à une demande croissante de la part des différents services ou bureaux de l’École.
L’un des accomplissements majeurs d’Adji a été le développement d’un script pour repérer et traiter les noms des chercheurs affiliés à l’ÉTS qui apparaissent dans une analyse de collaboration, en utilisant des techniques d’appariement flou (fuzzy matching). Cette innovation a considérablement simplifié des tâches auparavant réalisées à l’aide d’extensions plus ou moins adaptées à nos besoins, réduisant les erreurs humaines et augmentant la précision des résultats.
Ce stage n’a cependant pas été sans obstacle. L’absence de documentation adéquate pour les APIs des produits d’Elsevier, entre autres, a constitué un défi. Bien que cette réalité l’ait ralenti et, dans certains cas, l’ait obligé à reconsidérer certains éléments du cahier des charges initial, Adji a fait preuve de persévérance et de créativité. En explorant les codes sources, en consultant les communautés de programmeurs et en multipliant les essais-erreurs pour extraire les informations nécessaires, Adji a relevé le défi avec brio! Résultat : une version enrichie d’Autobib qui porte désormais le nom d’Autobib+. Dans le but d’en faire profiter un plus grand nombre, la documentation liée au projet est disponible dans un dépôt Github public.
Adji Touré présente les nouvelles fonctionnalités d’AutoBib+ aux employés du Service de la bibliothèque.
Au-delà des compétences techniques, ce stage a permis à Adji de développer son esprit d’équipe, un aspect essentiel de son travail, qui l'a conduite à participer à de nombreuses réunions avec des membres de la bibliothèque ou des fournisseurs pour discuter des spécifications et des ajustements nécessaires. Cette expérience a confirmé son désir de poursuivre une carrière dans le domaine du développement d’applications embarquées, une vocation qu'elle envisage avec enthousiasme. Notons aussi que ce stage lui aura permis de découvrir et de grandement apprécier la ville de Montréal et ses environs. Une chose qu’Adji a en commun avec son superviseur de stage, qui a lui aussi effectué quelques séjours à Montréal durant ses études avant de décider de s’y installer et d’y poursuivre une carrière dans l’enseignement.
Conclusion
Adji Touré a apporté une réelle valeur ajoutée à la bibliothèque de l’ÉTS, non seulement en améliorant des processus critiques, mais aussi en démontrant un engagement et une persévérance qui augurent bien d’une carrière prometteuse. Cette carrière se déroulera-t-elle en France, à Montréal, ou dans un autre pays que cette amoureuse des voyages n’a pas encore eu la chance d’explorer? L’avenir nous le dira!